SAMU

 
 
 

 Historique de la Médecine d’Urgence Préhospitalière Civile en France
 

Les Fondements de la Médecine d'Urgence : la médecine militaire (historique du Service Médical de la Brigade de Sapeurs-Pompiers de Paris)
 

Les Missions du SAMU
 

 Divers Sites de SAMU et autres sites de médecine d'urgence
 

Quelques Définitions

 
 

 

 

 

 

 

Historique de la Médecine d’Urgence Préhospitalière Civile en France (Dr F. Stierle)

 

Il n'a pas fallu attendre la fin des années 70 pour que se développe en France la notion d’aide médicale d'urgence ou de médecine de l'avant. Sans remonter à la plus haute antiquité, on peut remarquer qu'Ambroise PARE développait la conception d'une chirurgie moderne sur les champs de bataille des guerres d’Italie et imposait la notion de la présence de médecins ou de chirurgiens prenant en charge le plus rapidement possible les combattants.

La médecine d'urgence allait également bénéficier des découvertes scientifiques qui marquent les XVIème XVIIème et XVIIIème siècles et tout particulièrement sur la respiration et la circulation sanguine fondées sur les conceptions de HARVEY et de LAVOISIER sur la combustion.

En 1740, REAUMUR dans son "avis au peuple pour donner les secours à ceux que l'on croit noyés", développe des notions souvent encore actuelles sur la prise en charge des noyés. Cet article réédité à plusieurs reprises sera reproduit in extenso dans de nombreux journaux français.

En 1755, le Docteur TISSOT évoque pour la première fois la médecine d'urgence dans son avis au peuple sur sa santé.

En 1773, Philippe PIAT, apothicaire à Paris, organise des cours de secourisme et fait placer le long de la seine des coffrets de réanimation pour la prise en charge des noyés.

En 1775, sur 41 personnes repêchées dans la seine, 35 sont réanimées et sauvées.

En 1790, près de 130 villes françaises sont équipées de ces coffrets de premiers secours.

Enfin c'est un médecin anglais, John HUNTER, mort en 1793, qui décrit pour la première fois d'une manière complète, l’assistance respiratoire et qui la désigne comme seule méthode efficace.

Le massage cardiaque externe, quant à lui, ne sera décrit qu'en 1900. On peut toutefois constater que jusqu'à la fin du XIXème siècle et au début du XXème siècle, la médecine préhospitalière la plus efficace sera avant tout une médecine de type chirurgical.

C'est d’ailleurs le baron LAREY, chirurgien de Napoléon, qui développera pendant les campagnes napoléoniennes et tout particulièrement pendant la retraite de Russie, la notion même de chaîne des secours depuis la prise en charge à l’avant des blessés jusqu’à l'arrière où les traitements se font au sein d'un hôpital. Il mettra en œuvre d'ailleurs pour ce faire des ambulances médicalisées qui prendront en charge le blessé, le traiteront en urgence et le transporteront vers l'arrière.

Cette conception moderne de la prise en charge des blessés sur terrain militaire sera développée tout au long du XIXème siècle. Mais il faut attendre la guerre de Crimée et la naissance de la Croix-Rouge pour qu'apparaisse la notion d'intervention médicale de type civil tant sur terrains militaires qu'en période de paix. Par la suite, quelques expériences éparses auront lieu tentant de mettre en place un système d'aide médicale préhospitalière au sein des grandes villes.

Or peut citer pour mémoire la tentative de courte durée aux alentours de 1880 de mise en œuvre d’ambulances médicales ou médicalisées par des infirmiers essentiellement sur Paris.

Cette expérience tournera court en raison des problèmes financiers qu'elle soulevait.

Parallèlement à toutes ces expériences, le XIXème siècle et tout particulièrement la fin du XIXème siècle verra émerger une nouvelle discipline médicale, l'anesthésiologie, tout d'abord dans les pays anglo-saxons et plus tardivement en France. Pourtant le début du XXème siècle verra une quasi-disparition de l'aide médicale préhospitalière fondée sur les principes définis au XVIIIème siècle et au début du XIXème siècle. C’est ainsi que disparaîtra l'enseignement des gestes de premiers secours au sein des facultés de médecine. Il faut attendre de fait, le début des années 50 et tout particulièrement le début des années 60 pour que réapparaisse en France une conception de prise en charge préhospitalière médicalisée des détresses médicales ou traumatologiques. Cette nécessité de prise en charge hospitalière est née de la création d'un corps médical d'anesthésistes à partir de 1948 au sein des hôpitaux français et tout particulièrement au sein de l'Assistance Publique de Paris. Ce sont les grandes épidémies de poliomyélite du début des années 50 qui allaient faire bénéficier les patients des nouvelles méthodes de réanimation respiratoire et tout particulièrement des techniques d'intubation et de ventilation contrôlée par respirateur mettant fin définitivement aux anciennes techniques fondées sur la respiration artificielle par poumon d'acier.

Dans la mesure où seuls quelques hôpitaux parisiens étaient équipés de respirateurs modernes, il allait être nécessaire de transférer ces patients d'un hôpital à un autre et pour ce faire utiliser des ambulances qui allaient être médicalisées par les anesthésistes, le malade bénéficiant au sein de cette ambulance des techniques de réanimation que l'on pratiquait jusque là au sein des services hospitaliers. Parallèlement l'explosion de la circulation automobile et son cortège d'accidents routiers allaient amener certains médecins à quitter l'hôpital pour prendre en charge directement au bord de la route ces polytraumatisés pour tenter de les ramener dans les meilleures conditions vers les centres hospitaliers.

Ce sont les professeurs LARENG à Toulouse, CARA à Paris, SERRE à Montpellier qui allaient faire le constat de la surprenante disproportion entre d'une part, les moyens mis en œuvre lors de l'arrivée à l'hôpital d'un malade ou d'un blessé grave, et d'autre part, ceux toujours très sommaires ou archaïques utilisés avant la phase hospitalière dans les longues minutes qui suivent l'accident ou le malaise. Ces médecins se lancent dans ce qu'il faut bien considérer comme une aventure. Ils trouvent des ambulances, les équipent à grande peine avec du matériel récupéré dans les unités hospitalières et se mettent à la disposition des services publics de secours, gendarmerie, police ou pompiers.

Dans leurs démarches, ils sont observés par une administration généralement sceptique et réservée.

Les confrères hospitaliers y compris les autres anesthésistes réanimateurs ironisent ou les condamnent. L’urgence dérange, les habitudes sont menacées. Est-ce bien en effet le rôle des médecins que d'assurer directement les secours médicaux ? Cette question va rester posée pendant vingt ans durant les années 60-70. Infiniment moins nombreux sont ceux qui s'appuient sur l'idée bien enracinée selon laquelle les secours publics fonctionnent déjà parfaitement bien.

D'une part, les secours publics dégageaient les victimes avec une grande rapidité, conformément aux désirs des autorités et d'autre part les médecins hospitaliers pratiquaient leur art bien entourés dans l'environnement hospitalier qui leur semblait à jamais devoir demeurer le leur.

Dans cette disposition d'esprit, en n'y regardant pas de trop près les victimes qui décèdent avant leur admission hospitalière, sont encore considérées comme victimes de la fatalité. C'est donc le Ministère des Transports qui dans sa recherche d'une meilleure sécurité routière, va aider au développement des premiers SAMU. Un seul fonctionnaire au Ministère de la Santé, Monsieur COIRIER, va faire avec enthousiasme une politique résolument moderne et soutenir les SMUR, les SAMU et l'aide médicale d'urgence. Ce n'est que tardivement que la sécurité sociale accepte de prendre à charge cette nouvelle médecine hospitalière ou préhospitalière. Malgré toutes ces entraves, tout au long des années 70, les SAMU se multiplient, les services mobiles d'urgence et de réanimation interviennent de manière de plus en plus massive dans chaque département français et en 1976, une loi définit pour la première fois l'existence des SAMU et crée un service hospitalier portant ce nom.

En 1986, la loi sur l'aide médicale d'urgence définit clairement les missions du SAMU, donne un numéro d'appel national à chaque SAMU, le numéro 15, numéro d'appel unique au niveau d'un département et crée ce que l'on va appeler par la suite, un centre 15, centre de réception et de régulation des appels médicaux. Les services mobiles d'urgence et de réanimation, les SMUR, voient également leur existence propre clairement définie.

 

 

 

 Les SAMU, et les autres sites de Médecine d'Urgence

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Quelques Définitions
 

SAMU

Service d'Aide Médicale d'Urgence  

Centre 15

Centre de Réception et de Régulation des Appels, ou CRRA

Il s'agit du service hospitalier

chargé de la régulation médicale

 

ou

 
  CRRA
   

bénéficiant du numéro départemental 15, gratuit.

 
En fait, le SAMU et le centre 15 sont organiquement liés, situés au même endroit dans un hôpital et bénéficient du statut de service hospitalier sous la responsabilité d'un médecin, chef de service. Les missions du SAMU, structure départementale qui régule par le numéro 15 les appels de détresse et coordonne les secours aux victimes. Au sein du CRRA peuvent travailler aussi bien des médecins hospitaliers que des médecins libéraux.
 
Réglementairement, les SAMU exercent les missions suivantes :
  . une mission de renseignements et d'informations : assurer une écoute médicale permanente
  . une mission de régulation et de mise en œuvre des moyens d'interventions primaires : déterminer et déclencher dans le délai le plus rapide la réponse la mieux adaptée à la nature des appels
  . l'organisation de l'accueil hospitalier : s'assurer de la disponibilité des moyens d'hospitalisation publique ou privée, et veiller à l'admission du patient
  . l'organisation des transferts médicaux secondaires inter-hospitaliers : transport dans un établissement public ou privé en faisant appel à un service public ou à une entreprise privée de transports sanitaires
  . la formation et l'enseignement au sein d'une structure propre, le CESU, Centre d'Enseignement des Soins d'Urgence
  . la participation à l'élaboration et à la mise en œuvre des plans de secours départementaux (plans ORSEC…), plans particuliers d'intervention, plans rouges...
Les SAMU peuvent également participer à la couverture médicale des grands rassemblements suivant les modalités arrêtées par les autorités.
Outre leur mission directement liée à l'exercice de l'aide médicale d'urgence, les SAMU participent aux tâches d'éducation sanitaire de prévention et de recherche.
 
 
 
 
 

SMUR

Service Mobile d’Urgence et de Réanimation  
 
Il s'agit d'un service hospitalier mettant en œuvre une équipe médicale hospitalière et son moyen d'intervention. Les SMUR sont régulés par un SAMU départemental.
 
 
 
 
 

PMA

Poste Médical Avancé  
 
Structure de soins mise en œuvre conjointement par le SAMU départemental et le Service Départemental d’Incendie et de Secours avec le soutien éventuel de secouristes associatifs pour prendre en charge en extra-hospitalier de nombreuses victimes.
 
 
 
 

Médecin Régulateur

 
Il s'agit du médecin qui, au sein du CRRA-CENTRE 15, évalue l'urgence de l'appel médical. Ce médecin décide des moyens d'intervention qui seront mis en œuvre (SMUR, médecin généraliste ou médecin d’urgence, ambulancier privé, pompiers, police, ou simple conseil médical), et de l’orientation du malade dans un service hospitalier adapté, et possédant des places disponibles.
 
On peut noter une particularité régionale dans la région parisienne : le Service Médical des Pompiers de Paris possèdent un Médecin Coordinateur, qui assure les même fonctions de décision et de gestion des moyens, ainsi que d’orientation en hôpitaux militaires (qui accueillent également des personnels civils, grâce à un accord de prise en charge avec la Sécurité Sociale), tout en restant en relation avec le SAMU concerné (selon le département : 75, 92, 93, et 94) pour la gestion des places dans les hôpitaux publics.
 
 
 
 
 

PARM

Permanencier Auxiliaire de Régulation Médicale
 
Personnel administratif travaillant au sein du CRRA-CENTRE 15 aide le médecin régulateur en effectuant un premier tri téléphonique et en s'assurant du bon suivi administratif et technique après régulation médicale.
 
 
 
 
 

Intervention Primaire

 
Il s'agit d'une intervention médicale effectuée en extra-hospitalier pour prendre en charge un patient victime d'une détresse médicale traumatologique ou chirurgicale. Cette intervention primaire peut entraîner un transport vers une structure hospitalière publique ou privée. Il s'agit dans ce cas d'un transport primaire.
 
 
 
 

Intervention secondaire

 
Il s'agit d'une intervention au sein d'un service hospitalier public ou privé où est déjà hospitalisé le patient. Ces interventions secondaires génèrent généralement un transport secondaire vers une autre structure hospitalière plus adaptée à la prise en charge du cas médical.
 
 
 
 

VSAB

Véhicule de Secours aux Asphyxiés et aux Blessés
 
C'est l'Ambulance des Sapeurs-Pompiers.
 
 
 

CODIS

Centre Opérationnel Départemental d’Incendie et de Secours